15.3.23

L‘OR DANS L’ICÔNE

 


L’or symbolise la présence divine

La couleur de ce jour est l’or… « On fera une arche en bois d’acacia […]Tu la plaqueras d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur et tu l’entoureras d’une moulure en or. » (Exode 25, 10-11)

Métal précieux appliqué sur le fond de l’icône, comme jadis sur le bois de l’arche, l’or symbolise la présence divine. Ainsi, toute la matière est transfigurée par sa présence.

Aujourd’hui, l’or a été posé sur le fond de l’icône. Notre attention se porte sur les auréoles. Elles indiquent la sainteté, plénitude en Dieu. Elles symbolisent la gloire spirituelle et le rayonnement de la lumière de Dieu à travers la personne représentée. L’auréole du Christ est toujours marquée d’une croix, évocation de sa mort et de sa résurrection.

Et nous, aujourd’hui, quand il nous arrive de dire à une personne qu’elle est rayonnante, parfois aussi solaire, que voulons-nous exprimer ? Qu’elle est radieuse, étincelante ?

L’or n’est ni clinquant ni objet d’ornementation, il témoigne de la présence intérieure qui ne peut être gardée pour soi et qui ne demande qu’à être révélée ! Allez dire…

Soeur Marie-Thadée, dominicaine 

carême dans la ville 


27.9.20

LES PREMIERS PAS DE LA VIERGE MARIE

 

Les sept premiers pas de la Vierge Marie (XIVe siècle). 
Église Saint-Sauveur-in-Chora (Istanbul).


Sept pas qui préfigurent tout son destin.

Il y a une mosaïque parmi celles de Saint-Sauveur-in-Chora, l’un des plus beaux exemples d’églises byzantines à Istanbul, une que l’on remarque moins que les autres, un peu comme une photo d’enfance oubliée dans un album ancien, et cette image en dit plus long que toutes peut-être sur la manière de raconter une vie humaine.

Cette mosaïque, c’est celle des sept premiers pas de la Vierge Marie que l’on a sous les yeux.

Minuscule, hésitante, les bras en avant, une fillette s’aventure des bras de sa mère à ceux de son père.

Bien sûr, la tradition hagiographique reconnaît aussitôt Anne et Joachim. Mais à quoi bon le rappeler ici ? La scène est d’une telle grâce qu’il n’y a que ces pas dans la lumière qui comptent.

Ces pas d’une enfant, croira-t-on, sont ceux de tous les enfants du monde quand ils apprennent à marcher.

Mais ils ne sont pas tout à fait les mêmes : sept comme les futures sept douleurs de la Vierge, les sept « glaives » qui ont transpercé son cœur, ils préfigurent tout son destin avant même qu’elle ait fait son chemin.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Chancelante et confiante, elle remet sa marche entre les mains de son père placé devant elle. Une enfant, au fond, à l’image de notre humanité à tous.


Pascal Dethurens, professeur de littérature comparée à l’université de Strasbourg.

seraphim-marc-elie.fr

15.8.20

CHANT DE LOUANGE À LA MÈRE DE DIEU





Hymne acathiste à la Mère de Dieu


Réjouis-toi, rayonnement de joie, Réjouis-toi, par qui le mal a disparu, Réjouis-toi, tu relèves Adam de sa chute, Réjouis-toi, par toi Ève ne pleure plus. Réjouis-toi, montagne inaccessible aux pensées des hommes, Réjouis-toi, abîme impénétrable même aux anges, Réjouis-toi, car tu deviens le trône et le palais du roi, Réjouis-toi, porteuse de Celui qui porte tout. Réjouis-toi, étoile annonciatrice du soleil levant, Réjouis-toi, par qui Dieu devient petit enfant, Réjouis-toi, car tu renouvelles toute créature, Réjouis-toi, en toi nous adorons le Créateur. Réjouis-toi, mystère de la Sagesse divine, Réjouis-toi, foi de ceux qui prient en silence, Réjouis-toi, qui as part aux miracles du Christ, Réjouis-toi, miracle proclamé par les anges. Réjouis-Toi, Ô Mère du Sauveur. Alléluia… Réjouis-toi, échelle par qui Dieu descendit du ciel, Réjouis-toi, pont conduisant au ciel ceux qui sont sur la terre, Réjouis-toi, ton enseignement surpasse tout savoir, Réjouis-toi, tu illumines l’esprit des croyants. Réjouis-toi, par qui les cieux se réjouissent avec la terre, Réjouis-toi, par qui la terre jubile avec les cieux, Réjouis-toi, bouche silencieuse des apôtres, Réjouis-toi, fermeté des témoins du Christ. Réjouis-toi, qui rends inébranlable notre foi, Réjouis-toi, qui sais la splendeur de la grâce, Réjouis-toi, par qui l’enfer est dépouillé, Réjouis-toi, qui nous revêts de gloire. Réjouis-toi, Mère de la lumière sans déclin, Réjouis-toi, Aurore du jour véritable, Réjouis-toi, qu’illumine le mystère de la Trinité, Réjouis-toi, allégresse de toutes les générations. Réjouis-Toi, Marie comblée de grâce. Alléluia… Réjouis-toi, Mère de l’Agneau et du Pasteur, Réjouis-toi, bergerie de l’unique troupeau, Réjouis-toi, qui nous libères des œuvres de ténèbres, Réjouis-toi, tu nous ouvres les portes du Paradis. Réjouis-toi, qui nous délivres de la mort et du tombeau, Réjouis-toi, par qui le paradis s’entrouvre de nouveau, Réjouis-toi, clé du Royaume du Christ et porte du ciel, Réjouis-toi, espérance des biens éternels. Réjouis-toi, rayonnement du Soleil véritable, Réjouis-toi, éclat de la lumière sans couchant, Réjouis-toi, toi qui illumines nos cœurs, Réjouis-toi, flambeau portant la lumière inaccessible. Réjouis-toi, toi qui fais couler des fleuves d’eau vive, Réjouis-toi, image vivante de l’eau du baptême, Réjouis-toi, coupe puisant la joie, Réjouis-toi, vie de joie mystérieuse. Réjouis-Toi, Ô Mère du Sauveur. Alléluia…

Hymne Acathiste, composée au VII ème siècle 

8.6.20

LE DIEU TRINE





Notre Dieu est un Dieu qui se désapproprie de Lui-même, qui ne se possède pas, qui ne se contemple pas, un Dieu pauvre.

Vous connaissez cette admirable légende proposée par la mythologie gréco-romaine : le mythe de Narcisse. Ce beau jeune homme épris de sa beauté, qui en cherche partout l'image sur les bronzes qui le peuvent refléter, ou sur les nappes d'eau où il peut retrouver sa beauté. Or un jour, en effet, il passe près d'un étang, et il voit ce visage adoré qui est le sien propre et, pour le joindre, il se précipite dans l'étang où il périt. Et sur son corps poussent les narcisses.
Cette légende nous montre que déjà l'antiquité gréco-romaine avait compris la stérilité d'un amour qui revient à soi, la stérilité d'un égoïsme qui s'idolâtre.
Et justement, pour faire surgir en nous une liberté totale à l'égard de cet égoïsme mortel, le Christ nous a révélé la Trinité Divine. La Trinité Divine, c'est le grand joyau de l'Évangile, c'est le grand secret d'amour, c'est la découverte la plus merveilleuse.
En effet, comme Dieu est unique, nous étions tentés de penser qu'Il était solitaire, qu'Il passait son éternité, si l'on peut dire, à se regarder Lui-même, à se louer, à s'admirer et à exiger de Ses créatures qu'elles Le louent et L'admirent. Dieu devenait, dans cette perspective, un cauchemar, Il devenait le Narcisse à l'échelle infinie, Il devenait un égoïsme qui s'idolâtre Lui-même ; et voilà que la Révélation de la Trinité dissipe à jamais ce cauchemar en nous apprenant que la Vie de Dieu, c'est une communion d'amour, que Dieu n'a de prise sur son être qu'en le communiquant, que Dieu ne se regarde jamais, parce que Son regard, c'est une Personne, c'est le Père qui regarde le Fils, c'est le Fils qui regarde le Père; et comme son Amour ne se replie jamais sur soi, c'est cette aspiration du Père et du Fils vers le Saint-Esprit qui respire que à son tour de tout Son Être vers le Père et le Fils, en sorte que notre Dieu, le vrai, vivant et éternel, est un Dieu qui se désapproprie de Lui-même, un Dieu qui ne se possède pas, un Dieu qui ne se contemple pas, un Dieu pauvre comme saint François l'a si profondément deviné et exprimé.
C'est ce Dieu-là qui est notre Dieu, non pas un Dieu qui nous surplombe, qui nous domine, qui nous écrase, et qui nous punit mais un Dieu qui se donne, qui est Dieu parce qu'Il se donne éternellement et dont le mystère créateur réside précisément dans ce don. 

Maurice Zundel, +1975, prêtre et théologien catholique suisse
Extrait de Trinité et Eucharistie 
seraphim-marc-elie.fr

29.5.20

LA DESCENTE DE L’ESPRIT SAINT



Icône de la Pentecôte, cathédrale Sainte Sophie, 
Novgorod, XVème s.


Diaporama-une-icone-de-la-Pentecote

Dans le monde orthodoxe, l’icône a une valeur sacrée. Elle exprime une vérité théologique, elle n’est pas une simple illustration des textes. C’est pourquoi sur cette icône, parmi les Douze, figure saint Paul. 
Car l’assemblée qui est ici instituée par la descente de l’Esprit, c’est l’Église.
Au milieu du cercle des Douze, une place est vide, celle du Christ, absent mais toujours présent. Le cercle n’est pas fermé, comme pour nous inviter à y entrer à notre tour.

Régis Burnet, historien de l’art et bibliste
croire.com

15.5.20

CHRIST GUÉRISSEUR



Christ guérisseur, by  Joseph Malhan, USA


Confiné à Chicago où il vit, l’iconographe Joseph Malhan d’origine grecque et assyrienne est en résidence à l’église Saint Grégoire le Grand, à Chicago. Avec la fermeture des églises, il n’a plus eu de commandes ni de cours à assurer pour transmettre son art. Alors, comme tout artiste, il en a profité pour créer, en réalisant une nouvelle icône de Jésus, intitulée « Christ guérisseur ».
L’artiste a mis environ trois semaines environ à réaliser l’œuvre d’art mesurant 1,5 m sur 1,5 m. L’icône est destinée à apporter du réconfort à tous ceux qui ont été touchés par la pandémie. « Comme le reste du monde, je me suis dit : « Je peux rester assis à écouter mes propres peurs, angoisses et incertitudes ou bien je peux faire quelque chose de créatif. C’est là que j’ai eu l’idée de faire cela pour les victimes du covid-19 ».
Une écriture particulièrement difficile, car l’artiste n’avait pas accès aux matériaux traditionnellement utilisés réaliser des icônes. Pour le support, il a utilisé une planche en bois de rebut. Au lieu de la feuille d’or, il a mis de la simple peinture dorée, et à la place du gesso (la base standard de la plupart des icônes), il s’est contenté de peinture blanche ordinaire, mais le résultat est là. Un Christ qui semble attristé par la maladie dont il est témoin, et qui nous regarde directement, en se joignant à notre souffrance. 
Le travail de Joseph Malham a attiré l’attention de l’évêque auxiliaire de Chicago, Mgr Mark A. Bartosic. Commentant l’icône, l’évêque a témoigné, « Nous avons toujours besoin de guérison, même lorsque nous ne sommes pas en situation de pandémie. Nous ne nous en rendons pas toujours compte tant qu’il n’y a pas de crise. Ce que nous demandons maintenant, c’est ce que nous devrions demander chaque jour de notre vie ». Inspiré par l’œuvre, il a écrit une prière pour accompagner ce « Christ guérisseur », 

Ô Seigneur et Maître de la vie !
Temple de l’Esprit qui médite sur les choses profondes de Dieu,
Perce la morosité de ces jours
Avec le rayonnement de ton regard.
Renforce nos cœurs pour la bataille
Donne du courage à nos frères et sœurs
Qui ont, comme toujours, besoin de guérison.
Intercède pour nous auprès de ton Père,
Qui est béni pour les siècles des siècles, Amen.

J.P. Mauro, journaliste pour aleteia.org

1.5.20

NOTRE-DAME DU LABEUR





Que Marie, Notre-Dame du Labeur, couvre de son manteau nos oeuvres et nos travaux ! Demandons-lui son aide et sa protection pour ceux-ci et pour nous ! Invitons les anges, lorsque nous nous reposons, à travailler pour nous ! Gardons le souvenir des icônes miraculeuses, et du coup, nous n’oublierons pas que, même dans les moments les plus noirs, Dieu par ses anges peut mettre de la lumière, de la couleur et de l’éclat dans nos vies parfois si difficiles.

Extrait de la Lettre de Béthanie no 171
centre-bethanie.org

25.4.20

TU ES LA VIGNE





Hymne médiévale géorgienne  (youtube)

Tu es une vigne (géorgien: შენ ხარ  ვენახიChen Khar Venakhi) est une hymne médiévale géorgienne. Comme la Géorgie est le pays attribué à la Vierge Marie par l'Esprit Saint, cette hymne fonctionne presque comme un hymne national officieux et est très populaire. La mélodie du compositeur Paliachvili (19e siècle) est favorisée aujourd'hui. 
Les paroles de l'hymne "Chen Khar Venakhi / Tu es une Vigne" , version française Claude Lopez-Ginisty, sont les suivantes:
Tu es une vigne nouvellement fleurie Jeune, belle, croissant dans l'Eden, Jeune peuplier fragrant en Paradis. Que Dieu te pare. Nul être n'est plus digne de louange. Tu es toi-même le soleil qui rayonne brillamment.
seraphim-marc-elie.fr

1.4.20

ICÔNE DE LA PANDÉMIE





Les médecins et l’ensemble du personnel soignant sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie de covid-19. Une superbe icône contemporaine reprenant les canons de l’iconographie byzantine a été réalisée afin de leur rendre hommage.

On dit souvent qu’une image vaut mille mots. Alors que le corps médical lutte sans relâche pour endiguer l’épidémie de covid-19, une icône a été réalisée pour leur rendre hommage. Relayée sur les réseaux sociaux, on y voit de gauche à droite saint Luc, patron des médecins, un malade et la Vierge Marie. En haut se trouve Jésus. L’auteur de cette icône serait Robert Sevensky, Supérieur de l’Ordre de la Saint-Croix, Boston.

Agnès Pinard-Legry, pour aleteia

12.3.20

Ô VIERGE PURE






Kabarnos- Agni Parthene Liban

Agni Parthene, en grec moderne : Αγνή Παρθένε et en français : Ô Vierge Pure, est une hymne non liturgique composée en grec par saint Nectaire d'Egine au XIXe siècle pendant qu'il était directeur de l'École de Théologie Rizarios d'Athènes.
Saint Nectaire aimait composer des hymnes en l'honneur de la Théotokos. La tradition rapporte que cela se passait dans le monastère de saint Nectaire à Egine en Grèce : la Vierge Marie lui apparut et lui demanda de prendre note sur un papier d'une hymne particulière, que les anges pouvaient lui chanter : C'était "Agni Parthene". 
Le papier original peut encore être vu, sur une table dans la chambre de son monastère. 
La mélodie originale de cette hymne fut composée par un hymnographe athonite qui eut une vision de la Vierge lui demandant de composer cette œuvre. 
Un enregistrement des moines du Monastère de Simonopetra contribua à la popularité de l'œuvre. 
En raison de cette popularité, cette hymne fut traduite en plusieurs langues et la mélodie adaptée, pour pouvoir être chantée dans les églises, une variation de ce chant traduit en russe existe dans le monastère russe de Valaam. 
Elle est chantée durant la communion, et parfois au début des Vêpres.

seraphim-marc-elie.fr

20.9.18

COMMENT PRIER AVEC UNE ICÔNE?



Vierge de tendresse "eleousa"


Tout d‘abord, trouver une icône représentant Jésus-Christ ou la Vierge Marie ou un saint. Si vous le pouvez, allumez une bougie et faites brûler de l'encens. Cela pourra créer une atmosphère de prière. Ensuite, contemplez tout simplement l'icône. De nombreux auteurs chrétiens expliquent que prier avec des icônes est une expérience réceptive, où nous contemplons le Paradis et permettons à Dieu de toucher notre Coeur.
Il est important de regarder simplement l'icône et de faire attention aux différents détails et couleurs. Une icône est souvent appelée "théologie des couleurs" et peut nous apprendre beaucoup sur la foi chrétienne. Dans une icône, tout est symbolique et indique une vérité spirituelle sur Dieu. Si le sujet de l'icône est un saint, il y a souvent différents symboles qui recréent son "portrait spirituel" et remémorent des qualités et des événements qui ont contribué à la sainteté de la personne.
Le fond en or rappelle la présence du Seigneur et sa lumière incréée. C'est un appel à entrer davantage en sa présence et à se recueillir dans une dimension spirituelle de beauté. Lorsque nous prions avec des icônes, écouter est important car nous pouvons ainsi entendre ce que Dieu veut nous dire par sa Parole. Cela renforce cette réalité: la prière est essentiellement une conversation avec le Seigneur, qui approfondit notre amour pour Lui. 
Quand vous regardez l'icône, restez en silence et ne bougez pas. Où se pose votre regard ? Quel effet la couleur a-t-elle sur vous ? Quels sentiments l'icône suscite-t-elle dans votre Coeur ? Remarquez les yeux de la personne représentée dans l'icône. Souvent, ils nous regardent aussi. Laissez les yeux de Jésus-Christ, de la Vierge Marie ou du saint pénétrer votre âme. Que cherchent-ils à vous dire ?
Prenez tout le temps qu'il vous faut devant l'icône. Au début, essayez d'y passer dix ou quinze minutes. Ce genre de prière nécessite un coeur contemplatif, qui prend son temps et fait une pause dans le rythme pressant de notre société contemporaine.
À la fin, remerciez le Seigneur d'avoir eu l'opportunité de rester en sa présence et replacez l'icône dans un endroit approprié. Prier avec les icônes peut se révéler être une merveilleuse expérience spirituelle qui peut être répétée jour après jour.

Philip Kosloski, auteur de livres de spiritualité
Extrait du billet "Comment prier avec des icônes" 18/09/2018
aleteia.org

7.3.18

L’ICÔNE DU BON PASTEUR





Elle n’est pas liée à une fête particulière; il s’agit d’une icône thématique - comme par exemple celle du Christ « Pantocrator », qui renvoie à plusieurs passages du Nouveau Testament.
Le Christ porte une tunique rouge foncé, signe de sa divinité. Le vêtement vert foncé symbolise son humanité. Les natures divine et humaine du Christ sont ainsi clairement signifiées. Ses mains portent les traces des clous. Bon Berger, il s’est mis à la recherche de la brebis qui s’est égarée, l’humanité, commenteront les Pères. De cette quête pour la retrouver demeurent ineffaçables les stigmates d’une rude lutte. L’Amour divin se donne de toujours à toujours, au prix de la vie du Fils unique.
L’auréole du Christ porte l’inscription habituelle en grec: O wN, participe présent du verbe être: L’ÉTANT, Celui qui est. C’est sous ce nom que Dieu s’est révélé à Moïse dans le Buisson Ardent (Ex 3,14). Dans le Christ Sauveur se cache la plénitude de Celui qui est, le Sauveur, Celui qui arrache la brebis égarée à « ce qui n’est pas »: l’égarement, le mauvais berger.
De chaque côté de l’auréole se trouve l'identité du Pasteur dans deux christogrammes: IC et XC.
Cette icône qui nous regarde nous rend présent le Christ dans sa mission de Sauveur et de Pasteur de nos âmes à travers sa vie, sa mort et sa résurrection.
Dans la liturgie orthodoxe, l'Evêque porte sur les épaules l'omophore, longue et large bande d'étoffe ornée de quatre croix, symbolisant la brebis (communauté). Habituellement, elle est faite de laine tissée. Les pasteurs de nos communautés sont appelés à manifester la compassion du berger à l'égard de ses brebis, surtout des plus "perdues". Le sérieux dans le regard du Christ montre sa détermination à chercher et à trouver toute brebis égarée. Avec tendresse, il la met sur ses épaules, ne faisant plus qu'un avec elle. La croix et la trace des clous sur ses mains disent le prix de cette quête. Traversant les refus de l'humanité et la mort elle-même, il va à la recherche de celle qui manque à son Amour sans crainte de se blesser lui-même, jusqu'à l'extrême de la mort, jusqu'à l'abaissement (la kénose) du Verbe (Ph 2, 1-11).
La Paix et la Joie qui se dégagent de la contemplation du Christ Bon Pasteur sont déjà celles de l'univers réconcilié et restauré dans son intégrité: victoire de l'Amour qui fait toutes choses nouvelles (Ap 25,5). Et le Père vit que cela était bon, très bon (Gn 1, 31).
" Le Christ Notre Dieu (...) a voulu virginalement s'incarner de Toi afin de restaurer sa propre image corrompue par le péché et de prendre sur ses épaules la brebis perdue retrouvée sur la montagne pour la ramener vers le Père et, selon sa volonté, la réunir aux puissances des cieux..." 
Répondons à l'Amour du Beau Pasteur en laissant monter en nous le psaume du Bon Berger (Ps 22-23). Il nous accompagne jusque dans l'ombre de la mort (v.4), lui, l'Agneau et le Berger véritables. Tous les jours de ma vie (v.6).
A Lui, notre action de grâce, aujourd'hui et toujours !

Valère De Pryck et Soeur Myriam, clarisse
orthodoxie.com

29.1.18

11.12.17

VIERGE DE L’ATTENTE



 D’après l’icône ND de la Sagesse de Dieu XIIe siècle—Cathédrale Ste Sophie Novgorod 
by Andréa Lestoquoi - © atelier Ste Véronique


« Sainte Marie, Vierge de l'attente, donne-nous une âme de veilleur »    
Sainte Marie, Vierge de l’attente, donne-nous de Ton huile, parce que nos lampes s’éteignent. Vois, nos réserves se sont consumées. Ne nous envoie pas chez d’autres marchands. Allume à nouveau dans nos âmes les anciennes ardeurs qui nous brûlaient de l’intérieur, quand il suffisait d’un rien pour nous faire tressaillir de joie : l’arrivée d’un ami lointain, le rouge du soir après l’orage, le crépitement de la bûche qui en hiver surveillait les retours à la maison, le son des cloches carillonnant les jours de fête, l’arrivée des hirondelles au printemps, l’arrondi tendre et mystérieux du ventre maternel, le parfum de lavande qui faisait irruption quand on préparait un berceau. Si aujourd’hui nous ne savons plus attendre, c’est parce que nous sommes à court d’es-pérance. Ses sources se sont asséchées. Nous souffrons d’une crise profonde du désir. Et, désormais satisfaits des mille succédanés qui nous assaillent, nous risquons de ne plus rien attendre, pas même ces Promesses surnaturelles qui ont été signées avec le Sang du Dieu de l’Alliance. Sainte Marie, Femme de l’attente, soulage la douleur des mères souffrant pour leurs fils qui, sortis un jour de la maison, n’y sont jamais revenus, tués dans un accident ou séduits par les appels de la jungle ; dispersés par la fureur de la guerre ou aspirés par le tourbillon des passions; engloutis par la fureur de l’océan ou bouleversés par les tempêtes de la vie. Sainte Marie, Vierge de l'attente, donne-nous une âme de veilleur. Arrivés au seuil du troisième millénaire, nous nous sentons malheureusement plutôt fils du crépuscule que prophètes de l'Avent. Sentinelle du ma-tin, réveille dans nos cœurs la passion de fraîches nouvelles à porter à un monde qui se sent déjà vieux. Apporte-nous enfin la harpe et la cithare, afin qu'avec Toi, matinale, nous puissions ré-veiller l'aurore. Face aux changements qui secouent l'histoire, donne-nous de sentir sur notre peau les frissons des commencements. Fais-nous comprendre qu'il ne suffit pas d'accueillir, il faut attendre. Accueillir est parfois un signe de résignation. Attendre est toujours un signe d'espérance. Rends-nous pour cela ministres de l'attente. Quand le Seigneur viendra, ô Vierge de l'Avent, qu'Il nous surprenne, grâce à Ta complicité maternelle, la lampe à la main. Amen. 

Monseigneur Antonio Bello, mieux connu sous le nom de Don Tonino Bello (1935-1993), Evêque  italien et  président du mouvement « Pax Christi » d'Italie.  


29.11.17

LES VIERGES MIRACULEUSES





Dans l’iconographie, les vierges miraculeuses sont très présentes et nombreuses. Les vierges de Kazan et de Vladimir sont des icônes très répandues. Dans l’hymnographie aussi, la Vierge est citée de multiples fois et de multiples manières. Toutes les prières sont ponctuées par la salutation de saint Paul : « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit », et la prière qui suit cette invocation, après « et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles, amen », est toujours dévolue à la Vierge. Cela s’appelle « dogmatikon », qui veut dire : « sur le dogme ». Le premier dogme de l’orthodoxie est l’Incarnation et la Résurrection. Cette prière s’appuie sur l’histoire de Marie.
Dans un office, il y a une centaine d’invocations à la Vierge. Selon la fête en question, on chante sa naissance, sa virginité, sa pureté, son oui, son intercession, sa bonté, sa féminité, sa maternité. Tous ces aspects de la vie de Marie sont très riches, et l’imagination poétique permet d’aller dans toutes les directions, selon tous les modèles littéraires. 
L’orthodoxie,est donc imprégnée de féminité. Jusqu’aux coupoles russes et grecques, dont l’architecture tout en rondeur a quelque chose de très maternel et féminin. L’être humain a besoin de la tendresse féminine, maternelle, charnelle. Nous avons une icône magnifique de la Vierge de tendresse qui parle particulièrement à la sensibilité russe, parce qu’elle porte en elle un besoin de pureté.
Dans l’iconostase, l’icône du Christ est à droite et celle de la Vierge à l’enfant à gauche.

Véronique Lossky, professeur émérite à l’Université Paris IV, 
E-Book MARIE
croire.com

27.11.17

FÊTE DE LA VIERGE MARIE



La Vierge du Signe



Novgorod en Russie possédait une icône de la Mère de Dieu sur le modèle byzantin de la Vierge du Signe. Ce modèle représente Marie portant en médaillon, sur le devant, le Christ enfant et bénissant. Son nom évoque le 'signe de la Vierge enceinte' annoncé par le prophète Isaïe.  Le 27 novembre 1150, la ville est assiégée. Son archevêque place l’icône au-dessus des remparts ; la Vierge est frappée d’une flèche, les ténèbres couvrent la ville et les ennemis doivent lever le siège. Ce miracle est commémoré chaque année. Six cent quatre-vingts ans plus tard, la Mère de Dieu apparaît à une humble religieuse, sœur Catherine Labouré que nous fêterons demain, 28 novembre et lui fait réaliser une médaille, la Médaille Miraculeuse, en raison des innombrables miracles qui lui sont attribués.

Fête de la Vierge Marie en son icône du signe
aleteia.org 27/11/2017

23.6.17

SENS THÉOLOGIQUE DE L'ICÔNE




Une icône, pour un orthodoxe, c'est beaucoup plus qu'une simple image. L'icône a un sens théologique fort parce qu'elle rappelle que Dieu s'est fait chair, matière, c'est pourquoi on peut le représenter.  Et parce qu'elle donne à contempler la réalité sous un autre angle, selon la perspective céleste. Elle est une manifestation de la Présence, une présence qui échappe à notre entendement et qui est pourtant mise à notre portée. L'icône ne se veut pas réaliste; par exemple, les yeux des saints sont très grands, leurs traits hiératiques, leur visage auréolé de lumière... C'est parce qu'ils sont représentés selon leur réalité transfigurée, unie à Dieu.
Les icônes sont aussi une formidable catéchèse, un support visuel concret, facile à utiliser. Chaque posture, chaque couleur de vêtement permet une explication théologique parlante. Et les enfants aiment beaucoup colorier des icônes, les reproduire. C'est une façon pour eux de se familiariser avec ce monde divin qui nous englobe.

Entretien avec Olga Lossky, romancière orthodoxe,  (extrait)
Prier n° 375 mai 2015

28.9.16

ÉCRIRE UNE ICÔNE VIVANTE



Image graecorthodoxa.hypotheses.org

A l’occasion d’un récent stage d’icône à Béthanie avec Sr Elisabeth, ancienne élève du grand iconographe russe Leonid Ouspensky je me disais que rien ne pouvait remplacer la transmission d’un art ou d’une technique directement du maître à l’élève. La pratique guidée qui s’adapte à la personne et à ses capacités propres est incontournable pour réaliser une icône qui ne soit pas un « monstre » comme nous le dit souvent Sr Elisabeth.
Le plus important est cet apprentissage du regard qui nous fait comprendre la structure interne et véridique de l’image sacrée en nous montrant ce qui est de l’ordre de l’illusion et du subjectif. Essayez de copier à main levée une icône sur un calque et ensuite comparez avec le modèle et vous verrez à quel degré notre vision des choses peut être fausse.
Et ce qui est faux dans notre regard est par voie de conséquence faux dans notre âme. Ecrire une icône, une vraie icône, pas forcément parfaite mais une icône vivante qui révèle l’invisible et l’amour de Dieu pour nous est un véritable exercice d’humilité et de découverte de soi.
Néanmoins il ne faut pas rejeter à priori les aides que nous pouvons trouver dans les livres et surtout sur le Web. Les vidéos en ligne par exemple ne remplacent pas la pratique auprès d’un professeur iconographe mais sont un complément utile pour approfondir visuellement et se remémorer certains enseignements.
Pour une première approche de la peinture d’icône l’iconographe et aussi fresquiste renommé Michael Greschny nous montre dans un extrait d’un DVD la réalisation d’une icône de A à Z ( http://nq.st/greschny )

seraphim-marc-elie.fr
Le Web et la peinture d'icône

16.4.16

LE LIEN SPIRITUEL ET MARIAL






Entre Catholiques et Orthodoxes, le lien est aussi spirituel, et marial. Au sortir du communisme – « une des plus terribles persécutions qu’ait connue le monde chrétien » pour le théologien Olivier Clément –, le réveil religieux de la Russie s’est traduit, après la chute du mur de Berlin, par une floraison d’icônes de la Vierge Marie, dont l’amour profond est une caractéristique de l’âme russe.
Ce que l’on sait moins, c’est que l’actuel patriarche de Moscou a été très influencé par le métropolite Nicodème, dont il fut l’assistant, mort dans les bras du pape Jean Paul Ier après un voyage… à Fatima  !
Il est dès lors probable que le Pape argentin et le Patriarche soient réunis par une même piété mariale, qui comme le disait le théologien suisse Urs von Balthasar « gouverne de façon cachée l’Église, comme la femme dans le foyer domestique ».

Aymeric Pourbaix
Famille Chrétienne - L’éditorial de la semaine | 09/02/2016

*****

Cette barque-là ne sombrera jamais
Marie est comparable à une nouvelle arche parce qu'elle a été façonnée par les mains divines du nouveau Noé (Jésus), dont l’arche, ce vaisseau ou navire, ne peut couler.
(…) Marie, ainsi que nous l'enseigne la sainte Tradition, est comme un navire qui transporte Dieu - un lieu de refuge sur les mers dangereuses du monde. Elle seule, avec sa cargaison divine en son sein, est victorieuse des ténèbres et écrase la tête de Satan, poursuivant son voyage en toute sécurité sur les mers tumultueuses du monde.
Nous avons tout intérêt à nous trouver à l'intérieur de cette arche, c’est-à-dire sous son manteau. Le nouveau Noé vit dans cette arche salutaire, et nous devrions y vivre nous aussi. Si nous ne sommes pas à l’intérieur, nous nous noierons spirituellement. Marie ne pourra jamais être vaincue, ni mourir ou être submergée. Elle est notre refuge dans la tempête.
Pareillement, l'Eglise de Pierre est comparable à une nouvelle arche. (…) Il n'y a qu'une seule nef qui ait été façonnée par Dieu et qui nous donne la plénitude du message de salut pour que nous ne nous noyions pas : l’Église, qui est placée sous la protection de Marie et de Pierre. Cette barque-là ne sombrera jamais.

Father Donald H. Calloway, MIC, 
Dans Under the Mantle, Marian Press, 2013, p. 87

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Quand on a rencontré Marie, il y a un changement dans l’être (…). Notre manière de rejoindre, autant que nous le pouvons, sa pureté, c’est notre humilité : quelque chose de simple comme l’enfant, loin des entortillements de l’amour-propre. 
Quand on rencontre véritablement Marie, il y une tendresse, une miséricorde pour les autres qui nous transforment. Et cette miséricorde, cette tendresse, Marie les a pour chacun. Quand on ne sait pas comment faire, il faut se demander comment la Sainte Vierge ferait : alors on fera ce qu’il y a de meilleur, même si ce n’est pas à notre goût. Marie est toujours l’étoile à laquelle on peut se référer. 
(…) Mon propre secret ? Quand « je ne sais plus », je pense « sois Marie » et une petite lumière s’allume chaque fois au plus profond de moi-même. C’est une lumière de vérité, de simplicité et de paix… Si nous voulons mettre Marie en lumière, il faut d’abord s’exposer à sa lumière, prendre le temps de la prier, de la regarder. Regarder Marie et prier, c’est toujours revenir à l’essentiel. 

Mère Marie de Saint-François (1911-2005), religieuse annonciatrice
mariedenazareth.com

28.3.15

LA THEOTOKOS IMMACULÉE






Marie est, comme chez les catholiques, le modèle à suivre et la mère de tous. Mais pour les orthodoxes, c'est la conception du Christ en Marie par l'Esprit Saint qui est immaculée.
Marie est très présente dans la liturgie, la prière, les rites et les symboles orthodoxes, de manière beaucoup plus visible que dans l'Eglise catholique. Elle est vénérée comme la Theotokos, la Mère de Dieu, ainsi reconnue au concile d'Ephèse qui proclama en 431 la double nature du Christ, vrai homme et vrai Dieu.
Vierge avant, pendant et après la conception de Jésus, elle est la nouvelle Ève, la Toute sainte, la Toute pure. Première dans la foi, elle est aussi l'exemple de parfaite docilité à la parole de Dieu et le modèle de toute sainteté.
En revanche, l’Église orthodoxe rejette l'interprétation catholique de l'Immaculée Conception, car le privilège d'être exemptée du péché originel dès le moment de sa conception priverait Marie de son lien profond avec l'humanité et diminuerait la valeur exemplaire de sa disponibilité au message divin. Elle honore toutefois la Vierge par les appellations d'"immaculée", "sans tache", "toute pure".
Les orthodoxes insistent aussi sur le caractère profondément humain de la mort de Marie. Elle aurait été immédiatement ressuscitée par son Fils et glorifiée près de lui, sans connaître la corruption du tombeau (fête de la Dormition). Placée au-dessus de tous les saints et de tous les anges, elle intercède maintenant auprès de son Fils.
Le culte et la piété des orthodoxes s'expriment dans des pèlerinages à ses nombreux sanctuaires et dans la vénération d'innombrables icônes sur lesquelles, souvent, la Mère de Dieu présente son enfant au monde.

Hors-série Pèlerin "50 clés pour comprendre Marie"

23.3.15

LA CHAPELLE DES BLACHERNES, ISTANBUL


Mère de Dieu des Blachernes Vlaherna Panaghia

La ville était consacrée à Marie ; ses citoyens s’en souvinrent.
Au milieu du Vème siècle est érigée à Constantinople (future Istanbul, en Turquie), sur ordre de l'Impératrice chrétienne Pulchérie, la première chapelle chrétienne (dite aujourd’hui ‘des Blachernes’), sur une fontaine sacrée, pour y abriter les saintes reliques de la tunique et de la robe de la Sainte Vierge (qui y demeurèrent jusqu'en 1204, lorsque les Croisés envahirent Istanbul et les y dérobèrent).
Marie montra sa protection à la ville à plusieurs reprises et particulièrement en 678. Cette année-là la flotte ottomane conduite par le Calife de Damas assiégea Constantinople. La ville était consacrée à Marie ; ses citoyens s’en souvinrent et invoquèrent l’aide de la Vierge : devant la résistance des habitants et leur prière ardente, l’immense armada ottomane dut se replier !
Quant au peuple de la ville, après avoir expérimenté la protection de la Mère de Dieu, il la remercia en chantant debout, pendant toute la nuit, l’Akathistos, le grand hymne Acathiste à la Mère de Dieu, dont l’auteur est inconnu. 

L’équipe de Marie de Nazareth
Cf www.istanbulguide.net